Leur rôle essentiel

Outre cette connexion particulière et cette fascination que nous pouvons ressentir, les baleines sont des piliers pour l’équilibre des écosystèmes marins. Elles contribuent notamment à la circulation des nutriments dans les mers, ce sont de vraies actrices écologiques !

Les baleines se nourrissent de quelques tonnes de krill (mini-crevettes) par jour dans les eaux froides des Océans. C’est d’ailleurs pour cela qu’elles migrent chaque année vers les pôles lors des saisons estivales. On peut les retrouver dans les eaux Canadiennes pendant l’été dans l’hémisphère Nord (Mai-Octobre), et d’autres groupes iront se nourrir dans les eaux de l’antarctique pendant l’été australe de l’hémisphère Sud (fin Octobre-Mars).

Lorsque ces géantes se déplacent, elles relâchent des excréments riche en fer et en azote à la surface, un fertilisant surpuissant pour le phytoplancton. Il a même été observé que sans la présence des baleines, le phytoplancton ne se développent pas aussi bien, ce qui impact en cascade le développement du zooplancton, krill, des petits et gros poissons.

Les baleines sont aussi ‘‘ des réservoirs de carbone’’. Tout au long de leur vie, elles accumulent le carbone dans leurs tissus graisseux se nourrissant du krill et zooplancton. Selon une étude une baleine peut séquestrer 33 tonnes de CO2 par année, ce qui est beaucoup plus qu’un arbre. Lorsqu’une baleine meurt et que sa carcasse descend au fond de la mer, le carbone stocké est retiré du cycle atmosphérique pendant des centaines ou des milliers d’années, ce qui constitue un véritable puits de carbone. Le corps de la baleine vient aussi nourrir de nombreuses espèces des profondeurs.

Outre la question de maintien de la biodiversité planétaire, la baleine tout comme le requin vaut beaucoup d’argent vivante que morte, et particulièrement pour le secteur du tourisme.

Ce rôle essentiel des baleines n’est que récemment connu. Les baleines ont été chassées par les humains durant de nombreuses années, tout d’abord pour leur subsistance, puis en tant que marchandises. Pour comprendre un peu mieux, faisons un peu d'histoire...

histoire de la chasse

‘‘Les premières traces avérées de chasse aux baleines par les Occidentaux remontent au 9e siècle avec les chasseurs basques. À partir du 16e siècle, ces derniers ont commencé à traverser l’Océan Atlantique pour se rendre jusque sur les côtes américaines.

L’industrie baleinière se met notamment à vendre la graisse de baleine comme huile d’éclairage et comme lubrifiant pour les machines. Ces débouchés s’effondrent avec l’arrivée du pétrole au 20e siècle, alors que la vente de viande de baleine continue à prospérer et la chasse d’épuiser les stocks.’’ *

C’est en 1986 que la chasse aux baleines est officiellement bannie dans le monde avec l’entrée en vigueur d’un moratoire international par la Commission Balénière Internationale (CBI), une coalition de 88 pays membres créée en 1948 pour la conservation des baleines. Depuis des sanctuaires ont été créés dans tous les Océans.

‘‘À ce jour la Norvège et l’Islande continuent de chasser le rorqual commun et le petit rorqual en Atlantique Nord, et le Japon a récemment repris la chasse commerciale au large de ses côtes. À eux seuls, ces trois pays auraient chassé environ 40 000 individus depuis 1986.

Actuellement, l’huile, le blubber et le cartilage de cétacé sont utilisés par l’industrie pharmaceutique, notamment comme compléments alimentaires. La viande est destinée à la consommation et servie comme « mets traditionnels », mais est aussi utilisée comme nourriture pour les animaux domestiques. Cependant, la demande dans les pays « traditionnellement » consommateurs de viande de baleine ne fait que diminuer, si bien que les industriels se retrouvent avec d’importants stocks d’invendus.’’

Pourquoi ont-ils encore le droit de chasser les baleines ?

Malgré la création du moratoire de chasse à la baleine par la CBI, le principe de souveraineté des États prime sur toutes les autres règles de droit international, d’où les exceptions relevées aujourd’hui pour 3 pays. La réalité c’est que les États ont la possibilité de faire une objection dans les 90 jours pour chaque décision prise par cette Commission. Cette clause explique pourquoi la Norvège, l’Islande ne sont pas soumis aux conditions de la CBI et chassent encore la baleine. Le Japon quant à lui s’est vu imposé l’interdiction de chasser la baleine après objection du moratoire et s’est engagé dans des programmes de recherche scientifique ‘‘mortelle’’.

En 2014, le Japon a d’ailleurs été condamné par la Cour internationale de justice pour ses activités présentées sous couvert d'expéditions scientifiques. En 2019, le pays a quitté la CBI et repris la chasse commerciale après 3 décennies d'arrêt officiel.

Malgré un engagement déclaré en faveur de la chasse, les réalités sont différentes au sein du pays : 85% des citoyens japonais s’opposent à l’utilisation du yen des contribuables pour construire un nouveau navire-usine baleinier et 3 500 supermarchés ont cessé de vendre des produits dérivés des baleines et dauphins au Japon

La Norvège a repris ses activités baleinières en 1993 avec un quota de 999 baleines destinées à la consommation humaine. À ce jour, l’industrie de la chasse à la baleine fait face à un grand déclin. ‘‘Les norvégiens se nourrissent de moins en moins de viande de baleine : 4% d’entre eux régulièrement et ⅔ qui n’en consomment pas du tout, tandis que les bateaux de pêche à la baleine continuent à diminuer en nombre.

Seuls 11 bateaux norvégiens continuent à chasser la baleine, contre 350 en 1950. En 2023, les bateaux n’ont péché que 50 % des quotas qui étaient prévus pour l’année. A l’inverse, en 2022, la Norvège avait tué 580 baleines, le plus grand score en six ans. La Norvège espère donc relancer cette activité en 2024.'‘**

Aux dernières nouvelles l’Islande qui devait suspendre ses quotas en 2025, vient d’autoriser la chasse de 128 rorquals communs alors que les quotas avaient été suspendus dues à la cruauté des méthodes de chasse. De nombreux islandais sont d’ailleurs contre la chasse des baleines.

Dernières Nouvelles !!

ÉTAT DES POPULATIONS À CE JOUR

‘‘Selon l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature) près du quart des espèces de cétacés sont considérés menacées, dont 9 espèces classées « en danger » ou « en danger critique d’extinction ». La chasse est loin d’être le seul danger pour les baleines. Leur principale alimentation, le krill (petit crustacé), est également surpêché, et les baleines ont de plus en plus de difficultés à se nourrir. Les pollutions chimiques, plastique, sonore, les collisions avec les bateaux, ainsi que les changements environnementaux provoqués par le dérèglement climatique sont autant de menaces qui fragilisent les cétacés.’’***

AGIR !

• En apprendre plus sur les baleines et sur les enjeux : pollution de l ‘eau, pollution sonore (construction et navigation), enchevêtrement dans des équipements de pêche, transport maritime

• Appuyer les actions de protection et la création de sanctuaires

• S’impliquer dans des campagnes d’observation

• Soutenir les actions de préservation des baleines

• Respecter certaines règles de distance lors des observations