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Être plongeur
« Il y en a pour qui c’est un défi, d’autres une passion »
Être plongeur c’est répondre à cette soif d’exploration, et des années d’évolution d’équipements (voir plus bas) et d’études physiologiques pour que nous puissions rester quelques minutes voir une bonne heure en autonomie sous l’eau et partir à la rencontre de ce monde aquatique.
Cet exploit de pouvoir respirer sous l’eau appareillé, et de littéralement avoir cette sensation de voler peut devenir…comment dire… addictif!
Mais ce qui nous accroche le plus, c’est la quête de découvertes, de rencontres avec des espèces sous marines, et ce profond émerveillement pour le monde océanique.
Pour nous être plongeur fait parti de nous, malgré l’équipement nous nous sentons à l’aise sous l’eau. C’est cette envie de partage de sensations et de découvertes qui nous a amené à devenir instructeur de plongée.
« Quand une chose aisée pour toi te permet de t’émerveiller, tu as envie de la faire découvrir aux autres. »
Mais plongeur ce n’est pas que ça! Cela demande un apprentissage et une rigueur. Une rigueur sur son équipement et la gestion de son stress, et surtout de sa flottabilité.
Lors de nos plongées, nous rencontrons trop souvent des plongeurs littéralement écrasés sur les fonds, et même sur les coraux ! Vous ne pouvez pas imaginer la niveau de frustration que cela nous apporte lorsqu’on rencontre des plongeurs expérimentés ( et là je parle de centaines de plongées au compteur) se mettre sur les coraux sans aucunes gênes, s’appuyer dessus avec leurs palmes, pire encore leur donner un coup de palme, ou s’y accrocher à pleine main sans précautions.
Il faut savoir se sécuriser certes, mais il est tout à fait possible de le faire en choisissant soigneusement une accroche là nous sommes sûres de ne pas écraser un animal qui souffre déjà bien trop de toutes les pressions humaines et qui nous rend pourtant tellement des services !
Ayons un peu de reconnaissance pour les coraux svp. (Un peu plus d’infos ici )
Pour ce qui est de la flottabilité, c’est aussi une question de sécurité. Savoir gonfler son gilet de manière progressive pour se stabiliser entre deux eaux, puis utiliser notre super capacité pulmonaire ‘‘poumons ballast’’, pour gérer les légers mouvements verticaux lors de notre exploration. J’inspire je monte, j’expire je descends. Enfin, la positionnement de son corps bien à l’horizontal permet de nous assurer le moins de résistance possible lorsqu’on avance sous l’eau, et bien sûr le palmage !
Ah cette fameuse extension de nos pieds qui nous permettent d’avancer efficacement sous l’eau ! C’est aussi une extension de notre corps qu’il faut considérer lorsqu’on bouge sous l’eau. On voit bien trop souvent des plongeurs en position oblique et dont les palmes viennent percuter les récifs.
Enfin, si la flottabilité est mal gérée elle peut entraîner des situations dangereuses pour vous et vos binômes. Et combien il est agréable de profiter de sa plongée en se rappelant que nous ne sommes que des visiteurs et que nous nous devons de respecter l’endroit que nous explorons .
« Imaginer vous quelqu’un venant dans votre jardin et écraser toutes vos belles plantes..et bien c’est pareil pour les jardins sous marins que vous avez la chance de visiter, merci de les respecter. »
Un peu d’histoire :
La curiosité et la fascination pour les fonds marins existent depuis des centaines voir des milliers d’années. De contes en légendes, d’expérimentations en développement d’instruments, de nombreuses recherches ont été faites pour permettre à l’humain de ‘‘respirer’’ sous l’eau.
L’ancêtre du scaphandre a fait son entrée dans les années 1430 sous la forme d’une tenue étanche en cuir et se prolongeant par un tube fin et souple en liaison avec la surface.
Même Léonard de Vinci a ‘‘imaginé’’ un genre de tuba dans les années 1500. Il s’avérait trop long pour permettre à tout homme de respirer dans les profondeurs. Les plongeurs qui essayent ces nouveaux procédés s’intoxiquent rapidement avec le gaz carbonique qu’ils respirent.
En 1808 Friedeich von Drieberg développe un appareil nommé « Triton ». Ce système utilise un réserve d’air portée au dos par le plongeur et reliée à la surface par un tuyau. Le plongeur peut donc respirer l’air de la poche sur son dos et l’air est régénéré à la surface.
Entre 1866 et 1873, Benoit Rouquayrol et Auguste Denayrouze fabriquent un nouvel équipement avec un système d’alimentation en air dans lequel le plongeur respire grâce à un détendeur qui lui fournit de l’air à pression ambiante et sur demande, c’est le scaphandre que Cousteau et Gagnan inventeront 80 ans plus tard !
C’est à la suite de la rencontre de l’officier de marin Philippe Tailliez et du commandant Yves Le Prieur dans les années 1930, que le scaphandre autonome léger est mise en application. Philippe Tailliez dans sa quête d’harmonie avec la mer, est le premier à assembler le puzzle du parfait plongeur : lunettes Fernez, palmes de Corlieu, scaphandre Le Prieur.
Invention Léonardo Da Vinci
Premier prototype du scaphandre Cousteau-Gagnan
1943 - Musée du Scaphandre à Espalion
Premiers essais du scaphandre autonome Le Prieur-Fernez
Le scaphandre moderne apparaît ensuite en 1943 lorsque Jacques-Yves Cousteau rencontre Emile Gagnan. Cet ingénieur a inventé un détendeur alimentant les moteurs de camion en gaz de ville pour pallier à la pénurie d’essence imposée par les Allemands. À la demande de Cousteau, il adaptera son invention à une bouteille d’air.
Le détendeur moderne venait d’être créé avec l’ « Aqualung » de Cousteau-Gagnan.
Commercialisé en 1946, cette invention connaît rapidement un grand succès et permet à des milliers de personnes d’avoir enfin un accès au monde sous-marin.
Une photo de la Cousteau Society montrant Jacques-Yves Cousteau (Centre) et son équipage en train de tester de l'équipement de plongée en 1965 © THE COUSTEAU SOCIETY/AFP/Handout
Être un plongeur responsable
Rien de tel que de prendre les bonnes références.
L’association Longitude 181 a mis sur pied la Charte du Plongeur Responsable qui a déjà été adopté par certains club de plongée à travers le Monde. Cette Charte rédigé par François Sarano et Albert Falco (Ancien Chef plongeur et Capitaine de la Calypso), nous rappelle les bon réflexes à avoir en tant que plongeur responsable. Adopter une attitude respectueuse sous l’eau envers la vie marine, mais aussi à terre, envers les communautés locales, et savoir revoir nos habitudes de consommation, comme l’eau, avec les réalités de vie dans des régions parfois très éloignées.
Plus d’informations sur l’association Longitude 181 par ici